Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 13:46


Vous croyez pas qu'il est temps de faire quelque chose ??


PAL-fauteuil.jpg

Mais pourquoi on préfère toujours lire les livres qu'on ne possède pas ?!

Dois-je lire en oubliant mon blog et les votres...
ou continuer à bloguer au détriment de mon fauteuil....

Choix cornélien auquel je n'ai pas la réponse...


Partager cet article
Repost0
15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 23:10

starvation 1



Gus Carpenter mène une vie plutôt minable dans la petite ville de Starvation Lake. Journaliste de seconde zone pour le journal Pilot qui rame à présenter quelques scoops croustillants dans un coin où il ne se passe jamais rien, il gère la rédaction tant bien que mal et essaye de ne pas faire de vague auprès de sa direction.
En effet, parti à Détroit pour une carrière prometteuse, Gus est revenu brusquement dans sa ville natale et le mystère règne quant à ce qu'il s'est réellement passé. 
Sa seule occupation : les matchs de hockey de l'équipe sénior de Starvation Lake où il retrouve ses anciens camarades d'équipe. Gus est en effet un ancien champion de hockey, malheureusement connu pour avoir fait perdre son équipe lors d'un match de championnat. Une honte qu'il traine avec douleur et que les habitants ne manquent pas de lui rappeler.
Pourtant, le passé sera remué bien plus encore lorsque la police découvre la moto-neige de son ancien entraineur, Blackburn, mort 20 ans plus tôt...
S'est-il réellement noyé ? A-t'il été victime d'un assassinat ?
Gus se lance à corps perdu dans l'enquête, pour le meilleur et pour le pire...


starvation-2.jpg


Je dois dire que la mise en route est longue, très longue... Il ne se passe pas grand chose. Le mystère plane sur le passé de Gus et on se demande bien où tout ça va nous mener.
Pourtant, on finit par être alpagué par l'intrigue et les multiples questionnements qui se posent.


Le passé de Gus se dévoile petit à petit alors que celui du coach s'épaissit.

Pris entre des soucis juridiques liés à son ancien poste et l'enquête sur son ex-entraineur, Gus va se révéler un journaliste intègre et acharné. Nous allons pénétrer dans les dessous du journalisme, de la recherche d’informateurs et des responsabilités que ça implique.

Quant à Blackburn était-il aussi bien qu'il semblait être ? Que cache-t’il dans son passé ? Quelqu'un a-til voulu l'assassiner ?

La vérité qui éclatera vous plongera dans la noirceur de l’âme humaine et de ses déviances. Gus y perdra toutes ses illusions mais pour mieux rebondir.

starvation 3L'ambiance de la ville, entièrement dédiée au hockey et à ses héros, sclérosée par une défaite sportive est plombante et on comprend mieux l'engouement et la dynamique que cela peut apporter dans une région qui offre peu de débouchés. L’immersion dans un sport peu connu en France m’a paru très convaincante et j’y ai retrouvé l’univers que j’imaginais.

 

Même si ce n'est pas le polar de l'année, Starvation Lake est un bon polar qui se lit tout seul. Après un début un peu long qui met en place l'intrigue, le récit prend de l'ampleur et les nombreuses intrigues qui se croisent pour mieux se rejoindre vont accélérer le rythme du roman. Le héros, qui passe au début pour un looser fini, va finir par être très attachant dans sa volonté de dénicher à tout prix la vérité qui se cache, quitte à mettre en danger son poste au sein du journal.

Une intrigue classique certes mais qui m'a happé ! Impossible de lâcher le roman avant de connaitre le fin mot de l'histoire ! Personnellement, je n'ai pas deviné la fin avant le journaliste et j'ai grandement apprécié la part d'analyse sociologique de cette ville américaine engluée dans son image défaitiste.

 


Un grand merci à Solène et au Cherche-midi pour cette découverte qui m'a valu quelques heures de sommeil perdues !


Les avis de Cuné, Amanda, Kalistina, Emmyne, Petite Fleur, ...


Note : 3,5 / 5



Editions du Cherche-midi - 20€

N'hésitez pas à visiter le site du bouquin ici !

 


Partager cet article
Repost0
13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 22:31

koala tueur 1



En général, je n'aime pas les nouvelles. J'en sors toujours frustrée...
Pourtant après le billet de Keisha qui m'a fait découvrir ce titre et l'avis plus que positif d'un collègue (l'avis que dis-je.... je dirais plutôt l'incarnation du texte par ce dernier ), j'ai décidé de passer le pas malgré tout.
Et bien, ce fut absolument sans regrets !!!

Nous sommes en Australie, au fin fond du bush où l'homme laisse place aux créatures animales les plus improbables. Le narrateur va nous raconter en une quinzaine de nouvelles ses rencontres avec ces dernières, toutes plus déjantées les unes que les autres.
Serpents, scorpions, koalas, chameaux, chien, crocodiles, chats, cochons, éléphant,... Tous prendront place dans une anecdocte croustillante soi disant véridique mais tellement invraisemblable qu'on ne peut que douter de sa véracité.
Mais ces aventures, aussi abracadabrantes soient-elles, sont racontés avec un humour destructeur qui ne laissera personne de marbre !
On apprendra qu'effectuer un lavement à une éléphante peut être dangereux, qu'il vaut mieux éviter de partir observer un crocodile en rut avec un aficionados, qu'il est préférable d'attendre que le koala descende de son arbre plutôt que de chercher à le faire tomber, qu'un chameau peutvous trahir, ... etc

Bref, l'auteur et le narrateur s'en donne à coeur joie pour notre plus grand plaisir. Il n'hésite pas à se moquer de lui-même et réussit le tour de force de faire monter le suspense ou la tension pour mieux nous suprendre avec une conclusion humoristique.

koala-tueur-2.jpg

Je n'ai pas réussi à faire une sélection d'extraits tellement TOUT serait à citer !!
Mais pour finir, je vous en ivre quelques morceaux trouvés ailleurs :

" Nous avions traîné la barque à environ cinq mètres du rivage lorsque le crocodile chargea.
C’était effectivement passionnant à observer. Il semble se propulser en l’air d’un bond sur ses pattes trapues et fila sur le sable comme un lézard. Je lâchai le bateau et saisis mon fusil. Roger lâcha le bateau et saisit son appareil photo.(....)
J’avais trois choix. Je pouvais tirer sur Roger pour l’écarter et dégager ma cible (solution la plus attrayante). Je pouvais assommer Roger d’un coup de crosse pour dégager ma cible (solution trop timorée, dans les circonstances). Je pouvais jeter le fusil et m’enfuir en criant (solution la plus probable). J’hésitai... "

 

" Parmi mes nombreux défauts, je suis affligé de l’incapacité de distinguer les personnes saines d’esprit des fous à lier. Peut-être la différence est-elle minime, peut-être suis-je moi-même légèrement demeuré. "

" Je finis par comprendre qu’il n’y avait aucun intérêt à ce que je garde moi-même la tête sous l’eau. C’est évident, me direz-vous en me trouvant un peu long à la détente, mais je parie que vous ne vous êtes jamais personnellement trouvé submergé dans une mare du bush entre les griffes d’un koala furieux et que vous êtes donc mal placé pour juger des difficultés à réfléchir intelligemment dans ce genre de circonstances. "


Pour conclure, je vous dirais ceci :

" Un conseil, enfin, puisque vous avez déjà lu ces récits : relisez-les donc, mais à voix haute, à des enfants, des amis, votre chéri(e) ou de la famille… et si vous brodez un peu en les racontant, à mon avis, Kenneth Cook ne se retournera pas dans sa tombe. "

Une lecture réjouissante qui fera travailler les zygomatiques ! Jetez-vous dessus !
Pour ma part, moi j'en redemande !



Note : 4 / 5


D'autres avis : Clarabel, Dominique,...


Editions Autrement - 15€

Partager cet article
Repost0
11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 21:01


Thème du jour : Dans le placard !!


self-portrait-placard.jpg

Trip à la Ring...


Pour farfouiller dans le placard des autres... c'est par ici !!


Partager cet article
Repost0
10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 23:10


Sutures 1


L'histoire de ce roman graphique commence dans les années 50, dans une famille de la middle class.
David grandit avec son frère auprès d'un père radiologue toujours absent et d'une mère froide et peu aimante.

Les premières phrases sont fortement explicites :
"Maman avait sa petite toux... Deux ou trois fois, un sanglot étouffé, hors de vue... ou le claquement des portes de placard de la cuisine... c'était son langage. Rien que le déplacement de sa fourchette de deux centimètres à droite annonçait un dîner sous le signe de la terreur. Ses replis sur soi furieux et muets pouvaient durer des jours, voire des semaines d'affilée... Comme elle ne disait jamais ce qu'elle avait sur le coeur, on ne savait jamais de quoi il retournait. Du moins pas nous, les deux garçons.
Papa, de retour du travail, descendait au sous-sol et cognait sur un punching-ball. C'était son langage à lui.
Mon frère, Ted, sur son tambour.
Et moi aussi, j'avais trouvé un moyen de m'exprimer sans les mots... Tomber malade. C'était ça, mon langage. "

En effet, dès son plus jeune âge, David souffre de problèmes divers. Et plus particulièrement des sinus. Son père carrièriste expérimente alors sur lui le pouvoir supposé des séances de radiographie intensives.
Malheureusement quelques années plus tard, David développe un kyste dans le cou. Les parents font trainer l'opération, sous des prétextes financiers mais préfèrent s'offrir une nouvelle voiture quand le père gagne une augmentation...  Hélas, le pire arrive et le kyste se révèle une tumeur cancéreuse et David perd une corde vocale qui le rend muet...

Vous l'aurez compris, c'est pas la grande joie dans la famille. C'est David qui nous raconte son histoire et nous allons le voir grandir auprès de parents peu aimants. La communication est quasi nulle et la mère ne sait que crier ou faire des reproches à David.
Devant leur égoisme et leur indifférence, David n'aura d'autre solution que de s'évader par la lecture et l'imagination. Mais les cauchemars sont récurrents et le terrifient.
Certains passages sont particulièrement violents moralement. Par exemple, la mère de David qui, persuadée qu'il ne réchapperait pas de son opération, lui rachète un livre brûlé quelque temps avant (le sulfureux Lolita) pour mieux le lui retirer quand elle comprend qu'il va survivre... ou leur refus de parler du cancer et de leur erreur qu'ils semblent complètement occulter.

Le récit avance au fil d'évènements marquants et très significatifs qui arrivent à rendre parfaitement l'enfance du garçon. David décrit sa vie avec amertume mais sans la mechanceté ou la violence qu'on aurait pu attendre de la part d'un enfant rejeté. Devenu adulte, il ferait même preuve de compassion devant la déchéance de ses parents.
L'album est fait de sensibilité, de suggestions et de sobriété. Aucun misérabilisme ne l'habite et le récit en est d'autant plus poignant. Ce parcours si difficile sera finalement une vétitable quête de soi pour David qui saura déjouer les pièges de l'amertume et de la haine pour mieux avancer dans son futur.


Et maintenant, si je vous dit que cet album est autobiographique, que l'auteur David Small a sorti cet album de ses tripes pour en faire une sorte de thérapie et que tout ce que vous venez de lire est vrai....

...vous n'avez plus qu'à courir chez votre libraire !!!

C'est une lecture qui ne laisera personne indifférent et que vous ne devez pas laisser passer !



livre-coeur4.jpgVous vous doutez bien : cet album est un véritable coup de coeur pour moi !!!
Et je sais déja qu'il fera partie des ChocoBook 2010 !!


Note : 5 / 5





Editions Delcourt - 19,90€



Sutures 2

Sutures 3
Sutures 4

Partager cet article
Repost0
6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 15:30

 

dernier ete 1


Haru est étudiante en arts plastiques à Tokyo. Nous la retrouvons alors qu'elle revient dans le village de son enfance : sa mère vient de mourir et elle vient assister aux funérailles en catastrophe, sans demander de congés à son employeur. Pourtant tous les habitants du village la regarde d'un mauvais oeil. ils critiquent sa tenue et ses moindres faits et gestes. En effet, Haru subit l'hostilité qu'ils portaient à sa mère, non originaire du village, femme excentrique toujours sur les routes avec sa fille qui refusait de fréquenter l'église.
Recluse dans la maison, sans argent, sa seule compagnie est le chat noir de sa mère qui, la même nuit, meurt inopinément. Alors qu'elle part en pleine nuit pour l'enterrer, elle rencontre le jeune Taro qui la prend pour une sorcière. Haru se prend au jeu et simule des pouvoirs. Pourtant ce soir là, ils vont être les témoins muets d'un meurtre qu'ils vont se jurer de garder secret. Dès lors, le pacte entre la jeune fille et le petit garçon renforcera leurs liens et sera le début d'une paire d'aventures.

Dans ce joli manga intimiste, nous allons donc suivre une jeune fille un peu perdue qui cherche à se reconstruire en se penchant sur le passé. Sa rencontre avec Taro et la bande d'enfants du village, qui sont les seuls à ne pas la fuir, vont faire remonter ses souvenirs d'enfance à la surface. 
Petit à petit, Haru va se laisser aller à leurs côtés. Elle va accompagner les enfants dans leurs jeux, s'identifier à eux et se replonger dans la peau d'une petite fille. Son séjour se prolonge et elle retrouve même le goût de dessiner.
Entrainée par Taro, elle finit même par se retrouver embarquée malgré elle dans une histoire de pirates et de chasse aux trésors sur l'île inhabitée d'en face, au grand dam des adultes paniqués par leur disparition.

Revisitant "Les aventures de Tom Sawyer", l'auteur nous offre une version originale du roman de Mark Twain. Ne m'en souvenant plus vraiment, excepté le passage de la chasse aux trésors, je ne saurais juger de l'adaptation...
 Le deuil d'Haru, qui semble d'ailleurs ne pas la perturber plus que ça, va peu à peu se transformer en quête initiatique sur les traces de son enfance pour mieux aborder sa vie d'adulte. En effet, tout au long du récit, elle partage ses doutes et ses interrogations quant à ses choix et à son avenir. Travaillant pour se nourrir et se loger, elle s'est éloigné de son attrait pour le dessin. Le lecteur la sentira perpétuellement tiraillé entre l'insouciance de la jeunesse et ses responsabilités d'adulte. C'est en retrouvant une dernière fois ses sensations de liberté, en vivant le dernier été de son enfance, qu'Haru pourra enfin continuer son chemin de façon plus sereine.

Des dessins épurés, souvent crayonnés, une ambiance poétique font de ce récit quelque peu autobiographique de l'auteur une très agréable lecture où chacun pourra s'identifier à l'héroine et à son ressenti. A découvrir donc !



Note
: 3,5/5



Editions Delcourt - 15€ (pour 400 pages !)


Je dédie cette lecture à Marie L. qui souhaitait connaître mon avis sur ce manga avant de se lancer  
Si, vous aussi, vous souhaitez que je lise pour vous un album de BD ou un manga, n'hésitez pas à me le demander ! Comme je peux lire les nouveautés sans les payer, c'est plus facile pour moi :)


Je n'ai pas trouvé d'illustrations des planches mais par contre vous pouvez lire les premières pages ici !


Partager cet article
Repost0
4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 12:25

dico amants


Zhuang est une jeune chinoise de 23 ans envoyée en Angleterre par ses parents qui espèrent bien la voir reprendre leur commerce de chaussures. Arrivée à Londres, elle est complètement perdue et déstabilisée par cet univers qui lui est profondément étranger. Logeant dans une auberge de jeunesse, elle passe ses journées à errer et à fréquenter les cinémas. Jusqu'au jour où elle rencontre un homme, bien plus vieux qu'elle avec qui elle va entamer une relation amoureuse. Suite à un quiproquo, elle part très rapidemment s'installer chez lui et c'est désormais auprès de cet homme singulier, un végétarien quarantenaire, artiste désabusé qui a un passif homosexuel qu'elle va désormais vivre et découvir une nouvelle culture. S'appuyant sur son petit dictionnaire chinois-anglais, Zhuang cherche ses mots et sa place. Mais Zhuang saura-t'elle la trouver dans un occident qu'elle le comprend pas et auprès d'un homme dont les valeurs sont différentes ?

Dans ce roman, le lecteur va suivre le parcours d'une expatriée et découvrir en même temps qu'elle les difficultés d'intégration que cela présente mais aussi la barrière de la langue.
En effet, Zhuang est la narratrice et le niveau de langage utilisé pour son récit est celui d'une étrangère qui essaie de parler correctement. Son parler est bourré de fautes de syntaxe, de lexique, d'orthographe et ce procédé est particulièrement réussi. La traductrice a du effectuer un travail énorme pour rendre en français ces erreurs présentes dans le texte anglais d'origine. Des nombreuses erreurs de Zhuang ressortent de jolis passages poétiques ou humoristiques qui dénotent de sa sensibilité.

" Je lis le panneau devant les files : alien et non alien.
Je suis alien , comme dans le film Alien à Hollywood. J'habite l'autre planète, j'ai l'air spatial et la langue étrange. "


Prenant la forme d'un journal, le roman déroule les chapitres selon la succession des mois et s'adjoint à chaque fois la définition d'un mot anglais que la jeune fille apprend. Chaque mot est en relation avec le thème du chapitre et l'effet en est très heureux.
Les différences culturelles sont nombreuses et on se plait à découvrir d'un autre oeil notre monde occidental. Zhuang s'étonne de l'importance donné au temps qu'il fait et aux trop nombreuses nuances par lesquelles on peut le décrire, de la plus grande importance du sujet sur l'action elle-même.

" La personne est le sujet dominateur dans la phrase anglaise. Alors, est-ce que la culture occidentale respecte les individus plus ? (...) Peut-être les chinois sont honteux de mettre leur nom le premier parce que ce n'est pas une attitude modeste. "

Elle pointe du doigt notre système et nous pousse à nous interroger sur tel ou tel fait qui font tellement partis de notre quotidien que nous ne nous y arrêtons plus.
Petit à petit, nous verrons ainsi la langue de la narratrice évoluer au fil des mois. Sa progression se fait de façon subtile et totalement réaliste et on pourrait presque supposer que ce récit s'appuie sur une expérience vécue.

A côté de sa découverte linguistique, le roman est aussi le récit d'une histoire d'amour. Ses relations avec  cet homme (qui ne sera jamais nommé il me semble) sont décrites avec détails. Il est sa bouée de sauvetage, celui qui lui donne l'impression d'être aimée et d'exister dans un pays où elle se sent transparente au yeux des autres. Avec lui, elle découvrira l'amour charnel et ne s'embarassera pas de ses amours masculines passés.
Pourtant, si on ressent l'amour de la jeune fille pour lui, le sien est quelque peu en demi-teinte. On ne resent pas une affection débordante de la part de cet homme qui préfère garder une part d'intimité et de mystère vis à vis de Zhuang. Il préfère une soirée entre amis à des retrouvailles intimes après un long voyage de Zhuang. Il semble toujours froid à son égard et s'emporte facilement devant l'empressement de ses questions lexicales. Il refuse de s'engager et de parler d'avenir. On finit par se demander ce qu'elle lui trouve et être agacée par cet amour qui semble non partagé. Je dois dire que j'ai été moins convaincue par cette partie-ci par le portrait si particulier de cet homme.
La description des sentiments de Zhuang reste cependant extrêmement forte et m'a beaucoup touchée.

  " Je pense que la solitude dans ce pays est une chose très solide, très lourde. Elle est touchable et atteignable, facilement.
La solitude vient me voir pendant certaines heures chaque jour, comme un visiteur. Comme un ami qu’on n’attend pas, qu’on n’a jamais envie de voir spécialement, mais quand même, il vous rend visite et vous aime, à sa manière. Quand le soleil quitte le ciel, quand l’énorme obscurité avale la dernière bande rouge à l’horizon, à ce moment, je vois la silhouette de sa solitude devant moi, et elle entoure mon corps, ma nuit, mon rêve. "

"Aimer, ce mot d'ici, comme les autres mots d'ici, a un temps. "J'aimais" ou "j'aimerais" ou "j'ai aimé". Tout ces temps signifient qu'aimer est limité dans le temps. Pas infini. Il existe seulement dans une période déterminée. En chinois, aimer n'a pas de temps. Pas de passé, pas de futur. Aimer en chinois signifie un état, une situation, une circonstance. L'amour est l'existence qui englobe le passé et l'avenir.
Si notre amour existait dans le temps chinois, alors il durera toujours. Il sera infini."

A travers ce couple si différent, ce sont 2 conceptions différentes de la vie qui s'opposent. Réflexion sur les difficultés de compréhension entre les peuples, ce roman saura vous toucher par sa langue inventive et son regard décalé sur les choses du quotidien.

Une très belle découverte que je dois à Liliba qui a fait voyager ce joli roman jusqu'à moi !

Les avis de Karine, Mango, Clarabel, Yueyin, Kathel, Cocola, ...


Note : 4 / 5


Editions Buchet-Chastel - 21€

Partager cet article
Repost0
2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 20:17


jazz maynard tome 2 - 1


Je vous parlais il y a peu du tome 1 de Jazz maynard, voici donc la suite !

Dans ce deuxième tome, nous allons retrouver Jazz et son ami Léo pour la fameuse mission dont Jazz est forcé de s'acquitter pour Judas : voler une pièce de monnaie extrêmement rare (estimée à plus de 10 millions d'euros) dans la villa d'un roumain du crime organisé. La maison est forcément super sécurisée : bourrée de camaras, de capteurs de mouvements, ... Jazz va devoir faire appel à ses compétences cachées que le lecteur va découvrir peu à peu. L'imprévu sera au rendez-vous ainsi qu'une vieille connaissance prétendument décédée...

Ce second opus continue sur sa lancée dynamique initiée précédemment. On y retrouvera les scènes d'action et de combat spectaculaires.
L'intrigue centrale est le cambriolage risqué de Jazz mais celle-ci est entrecoupée de flash-backs qui tiennent en haleine le lecteur.
Parallèlement, nous allons en effet découvrir le passé et plus particulièrement l'enfance de Jazz, Léo et Judas. Leur jeunesse est faite de petits larcins qui dénotent d'un certain talent de voleur bien vite repéré par des personnes intéressées... Une rencontre décisive leur fera prendre des chemins différents.
On suivra également le parcours d'une journaliste intègre dans les méandres de la politique et de la corruption.

Bref cet album propose une intrigue dense avec beaucoup d'actions et quelques pointes d'humour très appréciables !
Une trilogie grand public et de qualité à découvrir !


Note : 3,5 / 5


Editions Dargaud - 13,50€



Jazz Maynard tome 2 - 2

Jazz Maynard tome 2 - 3

Partager cet article
Repost0
31 janvier 2010 7 31 /01 /janvier /2010 14:00

 

Le Wapping Project est un centre artistique qui a ouvert à Londres dans un lieu original.
Les architectes du projet ont investis une ancienne centrale hydraulique qui revit aujourd'hui grace à différentes installations artistiques, expositions, ...
On y trouve aussi un restaurant et un bar.



wapping 8

Mais c'est dans le jardin qu'ils ont décidés de situer une librairie.
Prennant place dans une ancienne serre, elle est agrémentée d'un poêle à bois et d'un banc qui vous permettra de vous reposer à l'abri du froid ou de vous laisser réchauffer par les doux rayons de soleil londonien.



wapping 7
wapping 2
wapping 4wapping 5










wapping 1
wapping 3
wapping 6


Adresse :


The Wapping Project

Wapping Wall

London E1W 3SG

tel: +44 (0)207 680 2080

 

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 13:30

pere des mensonges


"Père des mensonges" se situe dans une communauté religieuse : la corporation du sang de l'agneau (les Sanguistes). Il s'agit d'une secte religieuse fortement conservatrice, dirigée par des pères patriarches qui lui donne sa ligne de conduite.
Le roman débute sur un échange de courrier entre le patriarche Blanchard et un institut de psychanalyse rattaché à l'église. Le patriarche cherche à soutirer des informations sur le cas du patient Eldon Fochs, un doyen de l'église. S'opposant au refus de Feshtig, son médecin, Blanchard s'adresse au directeur de l'institut. Il obtiendra gain de cause par échange de faveurs... Dès lors, nous savons déjà que l'Eglise en question est corrompue et soucieuse de son image avant tout...

La suite nous plongera alors dans les notes du médecin Feshtig et nous ferons connaissance avec ce doyen de l'Eglise. Eldon Fochs possède une situation très respectable au sein de la communauté. Issu d'une famille très religieuse, il prend très à coeur le rôle de l'Eglise dans son quotidien. Pourtant depuis quelque temps, il est victime de cauchemars épouvantables : obscénité, viol, violence,... Sa femme s'en inquiète et le pousse à consulter.
Feshtig finit par s'interroger quand les rêves du doyen finissent par avoir quelque ressemblance avec des faits réels : une jeune fille assassinée, de jeunes garçons agressés,...
Où est le vrai ? Où est le faux ?

Le sujet est difficile mais m'a néanmoins beaucoup plu !
La construction du roman est très intelligente. On alterne entre le point de vue de Feshtig le médecin et celui de Fochs. Ce jeu de miroir entre rêve et réalité devient peu à peu flou et le lecteur finit par se demander où s'arrête le rêve ou commence le réel. Et quand vous comprenez où sont les limites, c'est un véritable coup de poing que vous recevez !

La focale intérieure sur les pensées du doyen Fochs est particulièrement forte. Le lecteur pénètre dans ses pensées les plus profondes qui révèleront un être malade et pris dans une folie religieuse qui l'absout de tout acte malveillant. Les scènes où nous voyons le doyen agir sous le soi-disant commandement de Dieu en sont révélatrices. Fochs a bien conscience que ses actes sont mauvais mais il s'imagine que Dieu l'accompagne et l'enjoint d'agir, pour mieux vivre avec ses actes.
On peut s'interroger sur l'origine de cette folie : Est-ce la religion qui a exacerbé les problèmes d'un esprit déjà malade ou bien est-ce elle qui a provoqué ces désordres mentaux ? La question est posé mais l'auteur ne s'avancera pas à y répondre.

Vous comprendrez bien sûr que la cible principale de ce roman est l'ordre religieux et ses dérives sectaires. Sous couvert d'obsolution chrétienne et de bien-être pour la communauté, les religieux se permettent d'agir à leur guise au détriment de l'intérêt particulier de certains. Les patriarches n'hésiteront pas à nier l'évidence pour mieux protéger la réputation de leur communauté et à ex-communier les personnes indésirables et réfractaires à leur soi-disante vérité. Cette corruption morale est véritablement glaçante quand on connait les revers du même ordre que connait l'église chrétienne aujourd'hui...
"Pere des mensonges" est donc un roman parfaitement réaliste, surtout quand on sait que l'auteur est un ancien mormon... Il sait donc de quoi il parle.

Cette première rencontre avec Evenson fut donc très très bonne et continuera avec ses autres titres, tout aussi critiques sur la religion.

Je remercie Solène et le Cherche-midi pour cette sacré découverte !

Retrouvez les avis tout aussi enthousiastes de Cuné, Amanda, Stephie, Leiloona, Cathulu, Keisha, ...



Note : ****


Editions du Cherche Midi - 17€

challenge-litt--US.jpg

Partager cet article
Repost0

Humeur

Le 26 Août 2013 :
Le grenier de choco n'est plus...
Ce blog sera à terme supprimé.
Suivez moi désormais sur :

 

Rechercher