Mais pourquoi on préfère toujours lire les livres qu'on ne possède pas ?!
Dois-je lire en oubliant mon blog et les votres...
ou continuer à bloguer au détriment de mon fauteuil....
Choix cornélien auquel je n'ai pas la réponse...
Gus Carpenter mène une vie plutôt minable dans la petite ville de Starvation Lake. Journaliste de seconde zone pour le journal Pilot qui rame à présenter quelques scoops croustillants dans un coin où il ne se passe jamais rien, il gère la rédaction tant bien que mal et essaye de ne pas faire de vague auprès de sa direction.
En effet, parti à Détroit pour une carrière prometteuse, Gus est revenu brusquement dans sa ville natale et le mystère règne quant à ce qu'il s'est réellement passé.
Sa seule occupation : les matchs de hockey de l'équipe sénior de Starvation Lake où il retrouve ses anciens camarades d'équipe. Gus est en effet un ancien champion de hockey, malheureusement connu pour avoir fait perdre son équipe lors d'un match de championnat. Une honte qu'il traine avec douleur et que les habitants ne manquent pas de lui rappeler.
Pourtant, le passé sera remué bien plus encore lorsque la police découvre la moto-neige de son ancien entraineur, Blackburn, mort 20 ans plus tôt...
S'est-il réellement noyé ? A-t'il été victime d'un assassinat ?
Gus se lance à corps perdu dans l'enquête, pour le meilleur et pour le pire...
Je dois dire que la mise en route est longue, très longue... Il ne se passe pas grand chose. Le mystère plane sur le passé de Gus et on se demande bien où tout ça va nous mener.
Pourtant, on finit par être alpagué par l'intrigue et les multiples questionnements qui se posent.
Le passé de Gus se dévoile petit à petit alors que celui du coach s'épaissit.
Pris entre des soucis juridiques liés à son ancien poste et l'enquête sur son ex-entraineur, Gus va se révéler un journaliste intègre et acharné. Nous allons pénétrer dans les dessous du journalisme, de la recherche d’informateurs et des responsabilités que ça implique.
Quant à Blackburn était-il aussi bien qu'il semblait être ? Que cache-t’il dans son passé ? Quelqu'un a-til voulu l'assassiner ?
La vérité qui éclatera vous plongera dans la noirceur de l’âme humaine et de ses déviances. Gus y perdra toutes ses illusions mais pour mieux rebondir.L'ambiance de la ville, entièrement dédiée au hockey et à ses héros, sclérosée par une défaite sportive est plombante et on comprend mieux l'engouement et la dynamique que cela peut apporter dans une région qui offre peu de débouchés. L’immersion dans un sport peu connu en France m’a paru très convaincante et j’y ai retrouvé l’univers que j’imaginais.
Même si ce n'est pas le polar de l'année, Starvation Lake est un bon polar qui se lit tout seul. Après un début un peu long qui met en place l'intrigue, le récit prend de l'ampleur et les nombreuses intrigues qui se croisent pour mieux se rejoindre vont accélérer le rythme du roman. Le héros, qui passe au début pour un looser fini, va finir par être très attachant dans sa volonté de dénicher à tout prix la vérité qui se cache, quitte à mettre en danger son poste au sein du journal.
Une intrigue classique certes mais qui m'a happé ! Impossible de lâcher le roman avant de connaitre le fin mot de l'histoire ! Personnellement, je n'ai pas deviné la fin avant le journaliste et j'ai grandement apprécié la part d'analyse sociologique de cette ville américaine engluée dans son image défaitiste.
Un grand merci à Solène et au Cherche-midi pour cette découverte qui m'a valu quelques heures de sommeil perdues !
Les avis de Cuné, Amanda, Kalistina, Emmyne, Petite Fleur, ...
" Parmi mes nombreux défauts, je suis affligé de l’incapacité de distinguer les personnes saines d’esprit des fous à lier. Peut-être la différence est-elle minime, peut-être suis-je moi-même légèrement demeuré. "
L'histoire de ce roman graphique commence dans les années 50, dans une famille de la middle class.
David grandit avec son frère auprès d'un père radiologue toujours absent et d'une mère froide et peu aimante.
Les premières phrases sont fortement explicites :
"Maman avait sa petite toux... Deux ou trois fois, un sanglot étouffé, hors de vue... ou le claquement des portes de placard de la cuisine... c'était son langage. Rien que le déplacement de sa fourchette de deux centimètres à droite annonçait un dîner sous le signe de la terreur. Ses replis sur soi furieux et muets pouvaient durer des jours, voire des semaines d'affilée... Comme elle ne disait jamais ce qu'elle avait sur le coeur, on ne savait jamais de quoi il retournait. Du moins pas nous, les deux garçons.
Papa, de retour du travail, descendait au sous-sol et cognait sur un punching-ball. C'était son langage à lui.
Mon frère, Ted, sur son tambour.
Et moi aussi, j'avais trouvé un moyen de m'exprimer sans les mots... Tomber malade. C'était ça, mon langage. "
En effet, dès son plus jeune âge, David souffre de problèmes divers. Et plus particulièrement des sinus. Son père carrièriste expérimente alors sur lui le pouvoir supposé des séances de radiographie intensives.
Malheureusement quelques années plus tard, David développe un kyste dans le cou. Les parents font trainer l'opération, sous des prétextes financiers mais préfèrent s'offrir une nouvelle voiture quand le père gagne une augmentation... Hélas, le pire arrive et le kyste se révèle une tumeur cancéreuse et David perd une corde vocale qui le rend muet...
Vous l'aurez compris, c'est pas la grande joie dans la famille. C'est David qui nous raconte son histoire et nous allons le voir grandir auprès de parents peu aimants. La communication est quasi nulle et la mère ne sait que crier ou faire des reproches à David.
Devant leur égoisme et leur indifférence, David n'aura d'autre solution que de s'évader par la lecture et l'imagination. Mais les cauchemars sont récurrents et le terrifient.
Certains passages sont particulièrement violents moralement. Par exemple, la mère de David qui, persuadée qu'il ne réchapperait pas de son opération, lui rachète un livre brûlé quelque temps avant (le sulfureux Lolita) pour mieux le lui retirer quand elle comprend qu'il va survivre... ou leur refus de parler du cancer et de leur erreur qu'ils semblent complètement occulter.
Le récit avance au fil d'évènements marquants et très significatifs qui arrivent à rendre parfaitement l'enfance du garçon. David décrit sa vie avec amertume mais sans la mechanceté ou la violence qu'on aurait pu attendre de la part d'un enfant rejeté. Devenu adulte, il ferait même preuve de compassion devant la déchéance de ses parents.
L'album est fait de sensibilité, de suggestions et de sobriété. Aucun misérabilisme ne l'habite et le récit en est d'autant plus poignant. Ce parcours si difficile sera finalement une vétitable quête de soi pour David qui saura déjouer les pièges de l'amertume et de la haine pour mieux avancer dans son futur.
Et maintenant, si je vous dit que cet album est autobiographique, que l'auteur David Small a sorti cet album de ses tripes pour en faire une sorte de thérapie et que tout ce que vous venez de lire est vrai....
Vous vous doutez bien : cet album est un véritable coup de coeur pour moi !!!
Et je sais déja qu'il fera partie des ChocoBook 2010 !!
Haru est étudiante en arts plastiques à Tokyo. Nous la retrouvons alors qu'elle revient dans le village de son enfance : sa mère vient de mourir et elle vient assister aux funérailles en catastrophe, sans demander de congés à son employeur. Pourtant tous les habitants du village la regarde d'un mauvais oeil. ils critiquent sa tenue et ses moindres faits et gestes. En effet, Haru subit l'hostilité qu'ils portaient à sa mère, non originaire du village, femme excentrique toujours sur les routes avec sa fille qui refusait de fréquenter l'église.
Recluse dans la maison, sans argent, sa seule compagnie est le chat noir de sa mère qui, la même nuit, meurt inopinément. Alors qu'elle part en pleine nuit pour l'enterrer, elle rencontre le jeune Taro qui la prend pour une sorcière. Haru se prend au jeu et simule des pouvoirs. Pourtant ce soir là, ils vont être les témoins muets d'un meurtre qu'ils vont se jurer de garder secret. Dès lors, le pacte entre la jeune fille et le petit garçon renforcera leurs liens et sera le début d'une paire d'aventures.
Dans ce joli manga intimiste, nous allons donc suivre une jeune fille un peu perdue qui cherche à se reconstruire en se penchant sur le passé. Sa rencontre avec Taro et la bande d'enfants du village, qui sont les seuls à ne pas la fuir, vont faire remonter ses souvenirs d'enfance à la surface.
Petit à petit, Haru va se laisser aller à leurs côtés. Elle va accompagner les enfants dans leurs jeux, s'identifier à eux et se replonger dans la peau d'une petite fille. Son séjour se prolonge et elle retrouve même le goût de dessiner.
Entrainée par Taro, elle finit même par se retrouver embarquée malgré elle dans une histoire de pirates et de chasse aux trésors sur l'île inhabitée d'en face, au grand dam des adultes paniqués par leur disparition.
Revisitant "Les aventures de Tom Sawyer", l'auteur nous offre une version originale du roman de Mark Twain. Ne m'en souvenant plus vraiment, excepté le passage de la chasse aux trésors, je ne saurais juger de l'adaptation...
Le deuil d'Haru, qui semble d'ailleurs ne pas la perturber plus que ça, va peu à peu se transformer en quête initiatique sur les traces de son enfance pour mieux aborder sa vie d'adulte. En effet, tout au long du récit, elle partage ses doutes et ses interrogations quant à ses choix et à son avenir. Travaillant pour se nourrir et se loger, elle s'est éloigné de son attrait pour le dessin. Le lecteur la sentira perpétuellement tiraillé entre l'insouciance de la jeunesse et ses responsabilités d'adulte. C'est en retrouvant une dernière fois ses sensations de liberté, en vivant le dernier été de son enfance, qu'Haru pourra enfin continuer son chemin de façon plus sereine.
Des dessins épurés, souvent crayonnés, une ambiance poétique font de ce récit quelque peu autobiographique de l'auteur une très agréable lecture où chacun pourra s'identifier à l'héroine et à son ressenti. A découvrir donc !
Note : 3,5/5
Editions Delcourt - 15€ (pour 400 pages !)
Je dédie cette lecture à Marie L. qui souhaitait connaître mon avis sur ce manga avant de se lancer
Si, vous aussi, vous souhaitez que je lise pour vous un album de BD ou un manga, n'hésitez pas à me le demander ! Comme je peux lire les nouveautés sans les payer, c'est plus facile pour moi :)
Je n'ai pas trouvé d'illustrations des planches mais par contre vous pouvez lire les premières pages ici !
Je vous parlais il y a peu du tome 1 de Jazz maynard, voici donc la suite !
Dans ce deuxième tome, nous allons retrouver Jazz et son ami Léo pour la fameuse mission dont Jazz est forcé de s'acquitter pour Judas : voler une pièce de monnaie extrêmement rare (estimée à plus de 10 millions d'euros) dans la villa d'un roumain du crime organisé. La maison est forcément super sécurisée : bourrée de camaras, de capteurs de mouvements, ... Jazz va devoir faire appel à ses compétences cachées que le lecteur va découvrir peu à peu. L'imprévu sera au rendez-vous ainsi qu'une vieille connaissance prétendument décédée...
Ce second opus continue sur sa lancée dynamique initiée précédemment. On y retrouvera les scènes d'action et de combat spectaculaires.
L'intrigue centrale est le cambriolage risqué de Jazz mais celle-ci est entrecoupée de flash-backs qui tiennent en haleine le lecteur.
Parallèlement, nous allons en effet découvrir le passé et plus particulièrement l'enfance de Jazz, Léo et Judas. Leur jeunesse est faite de petits larcins qui dénotent d'un certain talent de voleur bien vite repéré par des personnes intéressées... Une rencontre décisive leur fera prendre des chemins différents.
On suivra également le parcours d'une journaliste intègre dans les méandres de la politique et de la corruption.
Bref cet album propose une intrigue dense avec beaucoup d'actions et quelques pointes d'humour très appréciables !
Une trilogie grand public et de qualité à découvrir !
Note : 3,5 / 5
Editions Dargaud - 13,50€
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